Une jeune start-up francilienne propose aux pharmaciens de livrer les médicaments aux habitants grâce à des drones. Une solution qui a été testée dans plusieurs déserts médicaux en 2022 par Ader Aerospace. Le déploiement de ce service est prévu au second semestre 2023 en France métropolitaine ainsi qu’en Guadeloupe et en Martinique. L’entreprise souhaite aussi s’implanter en Europe et en Afrique.
Dans le futur, nous n’aurons peut-être plus besoin de nous rendre en pharmacie pour aller chercher nos médicaments et le pharmacien n’aura plus la nécessité de se charger des livraisons. La start-up Ader Aerospace développe le transport de colis par des drones dans les déserts médicaux. De courtes expérimentations ont eu lieu en 2022 dans le Pas-de-Calais mais aussi en Côte-d’Or. « Nous pouvons effectuer 50 livraisons par jour. [Les drones] circulent entre 40 et 60 km/h et parcourent une dizaine de kilomètres », souffle Alexandre Conflitti, le PDG de la jeune entreprise francilienne.
Des livraisons express
Dans le cadre du service proposé par la start-up, le pharmacien pourra confier les colis à un télépilote recruté et formé par Ader Aerospace. Ce dernier les déposera dans le drone qui peut supporter une charge maximum de 5 kg. Puis, l’employé dirigera à distance le petit engin jusqu’à un hub, une sorte de point relais. Le client, averti par une notification, pourra ensuite venir retirer ses paquets dans ce casier sécurisé situé près de son domicile. « Il ne pourra pas avoir de retard de livraison. Le client sera mis au courant en temps réel », nous assure Alexandre Conflitti. Pour les médicaments sensibles, nécessitant par exemple une température inférieure à 5 degrés Celsius, « ils pourront être glissés dans des poches de glace ou des sacs réfrigérés ». D’ailleurs, Ader Aerospace a déjà « testé avec succès le transport d’organes ».
Pour avoir accès à une telle offre, le client devra débourser 8 € de frais de livraison pour chaque colis. « Un prix qui devrait rapidement baisser, promet le chef d’entreprise âgé de 28 ans. Le tarif pourrait dans le futur être pris en charge par la CPAM. » Les noms des pharmaciens proposant cette prestation seront accessibles via le futur site Internet d’Ader Aerospace et une application qui devrait être gratuite.
Des vols encadrés
Alexandre Conflitti souhaite rassurer la population des territoires concernés. Les habitants ne devraient pas voir de drones survoler sans cesse leur jardin. « Ils volent à environ 150 mètres de hauteur. Il y aura des sortes d’autoroutes pour les drones. Ils émettent 65 décibels, donc les personnes n’entendront pas le bruit. Nous avons des autorisations de vol. » Si les deux moteurs tombent en panne en même temps, « un parachute se déploie ». De toute façon, en cas d’orage ou de grêle, le drone n’effectuera pas de livraison. En cas d’accident, « nous avons souscrit à des assurances », ajoute l’entrepreneur.
Les drones, qui seront dotés de caméras en 2023, sont fabriqués en France tout comme les hubs. Les noms des constructeurs n’ont pas été dévoilés par Alexandre Conflitti qui souhaite garder l’information confidentielle.
La France, l’Europe, l’Afrique…
La phase test s’est achevée avec une expérimentation dans la commune d’Époisses (Côte-d’Or) qui a eu lieu en octobre 2022, a repéré France 3 Bourgogne Franche-Comté . Ader Aerospace est en train de nouer des partenariats avec des territoires et des pharmacies. Au second semestre 2023, le service devrait se déployer en France métropolitaine, et notamment dans les déserts médicaux, mais aussi en Martinique et en Guadeloupe. Alexandre Conflitti espère également s’implanter en Afrique ainsi que sur le marché européen comme en Italie. Pour cela, la start-up projette une levée de fonds.
Après les médicaments dans les déserts médicaux, le chef d’entreprise souhaite proposer d’autres types de livraisons dans des zones rurales. « Les maires nous ont déjà parlé de l’e-commerce car il y a un vrai besoin dans ces territoires », s’enthousiasme l’ancien étudiant en médecine passé ensuite par une école de commerce.